Les pionniers ont commencé par creuser une ligne de puits dans le Vallon de l’Ayguade où se rassemblent les eaux de ruissellement aériennes et souterraines ; certains de ces puits sont encore visibles aujourd’hui, ainsi que les lavoirs bétonnés qui étaient des lieux de convivialité. Puis des forages, de plus en plus profonds, ont été réalisés sur de nombreuses propriétés ; ils fonctionnaient grâce à des pompes à mains, les fameuses pompes Japy, ou ensuite grâce à des groupes électrogènes, avant l’arrivée de l’électricité en 1989.
La prolifération des constructions a également permis de récupérer les eaux de pluie des toitures, stockées dans des citernes enterrées. De nombreux levantins sont encore aujourd’hui autonomes grâce à ces réserves d’une eau gratuite et douce, mais non potable.
La gestion de l’eau dans l’économie domestique a donc toujours été cruciale et la sobriété indispensable. La consommation moyenne des levantins est très nettement inférieure à celle de la moyenne nationale, et même de celle des Porcrosiens ou des Porquerollais.
L’arrosage des magnifiques jardins de nombreux propriétaires est lui aussi raisonné : d’une part, les plantations sont le plus souvent issues de variétés locales bien adaptées au micro climat de l’île et simplement bouturées de place en place ; d’autre part, le fait qu’il n’existe pas sur le Domaine de système d’assainissement collectif, mais des fosses, filtres et épandages individuels, permet de redonner aux végétaux toute l’eau utilisée dans les maisons. Nous n’aurions certainement pas la même luxuriance végétale si les eaux usées étaient collectées et rejetées en mer.