En décembre 1930, les frères André et Gaston Durville parviennent à racheter la Société des Iles d’Or, qui possède 65 hectares sur l’île et qui est en possession d’un bail 3 /6/9 pour les 930 hectares restants appartenant à l’Etat.
Ils lancent alors dans leur revue Naturisme, une grande campagne de publicité, afin de trouver de futurs acheteurs. La publicité est ainsi rédigée :
« La réalisation d’HELIOPOLIS, le plus formidable centre naturiste international, n’est plus qu’une question d’heures….1 000 hectares de nature sauvage dans le plus beau site du monde. »
Le projet initial englobe donc l’intégralité de l’île, puisque le bail sur les 930 hectares appartenant à l’Etat court sur encore 6 années.
De 1931 à 1934, les difficultés juridiques et financières se succèdent pour parvenir à créer et à commercialiser ce qui va devenir finalement en novembre 1934, le Domaine d’Héliopolis. Les statuts sont déposés, le Syndicat est constitué. Tous les détails de cette période tourmentée sont consignés dans le livre d’Hélène Goldet et Frédéric Capoulade : « Histoire d’un village expérimental devenu un jardin d’essais ».
Les premiers vacanciers vivent sous des tentes et mènent une vie rustique dans le maquis. Cependant, les premiers bungalows voient le jour dès mai 1932, sous le contrôle d’André Durville qui réside à l’année dans l’île et fait construire sa résidence au sommet de l’île, sur les ruines d’une batterie côtière et la baptise « Fort Napoléon ».
Bientôt secondé par M Le Carpentier, André Durville va s’absenter de plus en plus souvent. Les premiers commerces ouvrent, la Pomme d’Adam, l’épicerie ; les transports terrestres et maritimes s’organisent sous la direction de cet homme efficace, mais vite débordé par l’ampleur de la tâche.
En décembre 1932, l’école du Levant ouvre ; l’enseignement est le plus souvent donné en plein air et propose surtout des activités physiques. Cette école, non reconnue par l’académie et non subventionnée, coûte cher et doit fermer au bout de quelques mois. Elle sera remplacée seulement en 1937, par une école publique pour les 18 enfants résidants sur l’île. Mais en juillet 1938, cette école ferme à son tour pour des raisons sanitaires.
En 1936, le bail 3/6/9 n’est pas renouvelé par négligence et l’Etat attribue les 930 hectares à la Marine Nationale.
Le bureau de Poste et de Télécommunication ouvre en 1936.
Juste avant la seconde guerre mondiale, le village d’Héliopolis est un sujet de curiosité et presque un phénomène de société. Des journaux réputés en font la promotion et le Domaine est fréquenté par de nombreux touristes, dont quelques “voyeurs”, attirés par un naturisme encore balbutiant puisque la nudité intégrale est encore strictement interdite par la loi.